Les p'tits noms

Sur ma table d'école, tu venais m'apporter
Une pierre bleue chaque matin, tu te l'étais juré
D'offrir un jour le ciel à la personne que t'aimerais
Bien que ce soit en petits bouts, mon dieu comme c'était doux

T'étais le petit renard dans la cour des grands
Ceux qui te traitaient de connard, tu leur cassais les dents
Tu jouais aux gros durs, mais moi je savais pourtant
Que c'est une fleur bleue (...) , qu'avait fait ta maman


J'étais pas ta princesse, ton trésor, ton bijou,
Moi j'étais ton triton, ton hanneton ou ton pou
Tu m'donnais des p'tits noms, des p'tits noms à la con
Bon dieu comme je m'en fous, bon dieu comme c'était doux...



A la belotte de comptoir, dans un nuage de fumée
Tu commandes un ricard, puis un autre ricard
Me souffles ton amour au nez, instant suspendu
Tu vis dans une parenthèse .point. j'existe plus

Passe-passe avec le temps, la partie continue
On a déjà vingt ans, j'annonce "garde cent"
Tu joues au solitaire pour faire tomber les rois
Tu gagnes, ou pas, mais ta dame c'était moi


Mardi avec mercredi, ta chemise encore sortie
Tu manges des pâtes au beurre, quand t'as des pâtes et du beurre
Tu pars à la dérive, mais jamais tu t'asseois
Ton j'me-foutisme à la noix, moi, c'est ce que j'aime chez toi

Je voulais loger mon coeur dans ton pouce
C'est mon petit doigt qui me l'a dit, c'est une astuce
Pour toujours loger mes pieds entre tes cuisses
Et plus t'entendre sur les quais me dire; salut la miss.